C’est le jour du souvenir. Quand j’étais au Cégep, je trouvais cette fête d’une nullité consommée. Célébrer la guerre me paraissait une absurdité, une relique d’un passé barbare, une pensée régressive. Tout à changer depuis que j’ai vu l’intolérance et que j’ai compris le sacrifice dont on fait preuve nos aïeuls.
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Point de vue: La justice
Jeune, je suis allé voir la pièce Douze hommes en colère au théâtre. Grosso modo, douze jury doivent rendre une décision un verdict dans un procès. Au début, tous sont en faveur d’un verdict de culpabilité, sauf un membre du jury. La pièce tourne autour des discussions houleuses entre ces citoyens et du changement de leur verdict individuel à mesure que les arguments et les éléments de preuve sont réfutés ou atténués.
Puis hier, j’ai piqué une discussion avec un de mes bons amis au sujet du tribunal pénal des jugés du Rwanda. Il est avocat et travaille du côté de la défense à ce procès. Était aussi présente une connaissance qui a fait sa maîtrise en criminologie sur les victimes dudit génocide [le mémoire et l’article digeste et plus ou moins exact du Forum de l’UdeM].
Perso, je ne sais rien de ce génocide. Pas que ça ne m’intéresse pas, j’ai juste jamais pris le temps de lire là-dessus. Bon, je me souviens d’un jeune aux Amputés de guerre qui a perdu une jambe en raison d’une mine antipersonnelle, mais à part cela, rien.
Ce qui se dégageait de cette discussion, c’est qu’il n’est pas toujours facile d’établir hors de tout doute la responsabilité criminelle des gens et à quel point certains crimes restent parfois impunis car ils furent commis par les victimes – on s’entend, ça reste pourtant un crime! L’autre chose qui s’en est dégagée, c’est le besoin des victimes pour qu’il y ait réparation ou, à tout le moins, une sincère reconnaissance de l’acte posé.
Et voilà que je rebondis après tout le monde sur la décision du jury dans le procès de Guy Turcotte. Non. Je ne me prononcerai pas sur la décision du jury. Non. J’ai pas l’intention de défendre corps et âme notre système de justice et patati-et-patata.
« Introduire des animaux domestiques »
En fin de semaine, j’ai vécu ma première vraie expérience de camping. Malade! Mais avant toute chose, il est impératif de vous mettre en contexte en vous faisant écouter ce numéro de François Bellefeuille, un nouvel humoriste.
Je ne sais pas pourquoi, mais son humour et l’énergie de ses personnages me restent dans la tête et m’ont suivis tout le long de mon trip en camping.
Par exemple, nous avons appris en camping comment reconnaître un faucon pèlerin? C’est lui avec un bâton… normal, c’t’un pèlerin!
Cordonnier mal chaussé…
Et bien, j’ai appris cette année qu’il y avait une Semaine québécoise des personnes handicapées. Il faut bien l’être pour ne pas le savoir…
Je pourrais vous entretenir sur l’importance de l’intégration des personnes handicapées, sur leur valeur égale à titre de citoyen et bla, bla, bla, mais je ne le ferai pas. Je veux plutôt partager avec vous les réflexions d’Aimee Mullins, championne olympique de course et fort jolie femme, sur le fait de vivre avec un handicap car je la rejoins à tous les égards.
Art contemporain: des barbouillages?
Jeune, la toile la Voix de feu de Barnett Newman me fascinait. J’avais tout au plus 8-9 ans la première fois où j,ai rencontré cette colossale toile. Après, je ne cessais de vouloir reproduire cette forme de peinture dans mes cours, au grand dam de ma professeure. À l’époque, tout un scandale entourait l’achat de cette œuvre par le gouvernement canadien (archive Radio-Canada). Bon, maintenant le gouvernement doit avoir des couilles en or avec cette toile, enfin!
Cela dit, l’appréciation de l’art contemporain ou moderne pose tout le problème des valeurs esthétiques – bien sûr – mais aussi sur la capacité et les compétences pour parvenir à créer une oeuvre qui se distingue et qui bénéficiera d’une reconnaissance par nos pairs.
Newman, un plasticien, offre une oeuvre qui, sur le plan technique, est cartésienne si je peux dire. Un type dans le reportage de Radio-Canada dit qu’il serait aussi capable de faire la même chose avec un rouleau et deux pots de peintures – voilà que je me souviens avoir entendu mon pere dire la même chose devant cette toile! Peut-être.
Cet argument où l’art est réduit à sa matérialité m’écoeure. Le « ben là, j’suis capable d’en faire autant » sous-tend un refus de considérer la démarche de l’artiste et un déni de ses capacités. En agissant comme tel, le spectateur, à mon sens, refuse tout dialogue avec l’artiste ou même de se laisser pénétrer par l’oeuvre… aussi mystérieuse soit-elle.
D’ailleurs, rien n’empêche quiconque de chercher à faire de l’art abstrait. Pourquoi donc si peu de personnes s’y adonnent et qu’encore moins sont reconnus… qu’est-ce qu’il y a derrière la simplicité de l’exécution? Qu’elle corde est touchée chez le spectateur pour qu’il se braque contre de telles oeuvres en diminuant l’artiste au rang de simple quidam s’amusant dans le rayon de la peinture chez Rona?
Ce discours atteint aussi les expressionnistes et les automatistes. Devant un Pollock, certains diront : « N’importe qui est capable de faire cela. » Vraiment?