Être un vieux bâtard heureux

« I’m just an alcoholic who became a writer so that I would be able to stay in bed until noon »

– Charles Bukowski, Women (1978), p. 222

 Bukowski3Je viens de terminer la lecture de trois nouvelles de l’auteur et poète américain Charles Bukowski. Les trois nouvelles que j’ai lues sont celles qui gravitent autour du personnage Henry Chinaski – il s’agirait de son alter-ego à peine caché… en fait, la plupart des anecdotes vécues par Chinaski seraient celles de Bukowski – soit, Post Office (parue en 1971), Factotum (1975) et Women (1978). Des trois nouvelles, j’ai préféré Women, mais la lectures des deux précédentes étaient nécessaire pour l’apprécier.

Une mise en garde s’impose : c’est pas de la lecture de chochotte. L’univers d’Henry Chinaski n’est pas rose bonbon et des farfadets n’y jouent à la corde à danser sous une pluie de Skittles. C’est l’histoire, écrite du point de vue du personnage principal soit, un alcoolique fini, lâche au pas possible (« My ambition is handicapped by laziness », Factotum, p. 107), qui, pour une raison obscure, parvient à coucher avec à peu près toutes les femmes qu’il croise. Nous suivons ses tribulations – ou titubations, devrais-je dire! – de son emploi au sein du bureau de poste (Post Office) à sa carrière de poète acclamé par la critique et les universitaires (Women).

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Méchant brain!

Richard P. Feynman, physicien partageant quelques ressemblances avec Sheldon Cooper de Big Bang Theory

Au mois de juin dernier, Brain Pickings partageait le discours sur l’intégrité scientifique prononcé en 1974 par Richard P. Feynman.  Étant intéressé par la question de l’intégrité scientifique – après tout, je travaille en éthique de la recherche et aborde le sujet avec les étudiants et professeurs, les extraits ont retenu mon attention.
Je ne connaissais rien du personnage.  Feynman?!  Bof.  J’ai pas pris le temps de le « googler » ou de le « wikipédier » non par paresse ou manque de curiosité, mais un manque de temps.  J’envoie l’URL du billet à mes collègues puis je me fais la promesse d’écouter le discours (i.e. une autre ligne sur mon interminable liste de choses à faire/lire/écouter/essayer).

Toutefois, cette fois-ci l’histoire est un peu différente.  L’un de mes collègues me répond que le gars est fort pertinent et que je devrais lire son autobiographie intitulée « Surely You’re Joking, Mr. Feynman! (Adventures of a Curious Character) » (Amazon.ca).  Pendant mes vacances, j’en ai profité pour y jeter un coup d’oeil et, comment dire, m’y régaler.

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Fils à maman

J’ai (enfin!) terminé la lecture de La promesse de l’aube de Romain Gary.  Cette lecture m’a été recommandée par cette même collègue et amie qui m’avait recommandé La solitude des nombres premiers.

Elle a (encore) misé juste avec ce livre!

Bon.  Je connaissais Romain Gary suite à la lecture de son ouvrage La vie devant soi; lecture obligée par ma prof de français dans une quelconque année du secondaire qui m’avait fort plu – le livre… mais aussi, probablement, la prof de français.  Cela étant dit, je connaissais un peu la prose de Gary, mais cette dernière m’a frappé dans cette promesse.

Grosso modo, c’est l’histoire – je pense assez autobiographique – de la relation ombilicale entre Romain et sa mère.  L’importance qu’a joué sa mère dans ses aspirations les plus profondes, ses souhaits, son courage, son énergie, sa force vitale.  Une belle histoire mère-fils qui m’a rejoint tout particulièrement.  Je pense même que ma collègue m’a fait cette recommandation de lecture à dessein*… reste à voir!

Romain Gary.J'aimerais bien avoir sa gueule dans quelques décennies.

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Vues de l’esprit

Father, Mother, Sister, Brother (1937)

À l’Action de Grâce, j’ai eu la chance de voir la rétrospective de l’oeuvre de Willem de Kooning au MoMA.  Artiste que je connaissais peu avant l’exposition des expressionnistes abstraits présentée cet été à Toronto, les oeuvres plus tardives (années 70-80) m’étaient complètement inconnues.  Dommage car elles m’ont plu davantage que les quelques toiles exposées lors de l’expo torontoise soit, celles du milieu des années ’40 et du début des années ’50.

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Chérie, j’ai réduit la théorie.

Comme disait Blaise Pascal: « Car il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose ; cette universalité est la plus belle ».  Touche-à-tout et de nature curieuse, j’essaie vraiment de savoir quelque chose sur tout.  Jeune, au grand désespoir de mes proches, je connaissais – selon eux – trop de chose.

Il y a quelques années, j’ai offert un livre à l’un de mes filleuls – oui, oui, je suis deux fois parrain – intitulé « Théories en 30 secondes » de Paul Parsons (Renaud-Bray).  L’idée du livre est de résumer une cinquantaine de théories en plus ou moins une page.  C’est réductionniste, je sais, mais ça reste pratique comme « livre de salle de bain. »  La collection contient également Théories économiques en 30 secondes et Philosophie en 30 secondes et, à paraître, La politique en 30 secondes.

Dans la même lignée, j’ai découvert aujourd’hui grâce à Brain Picking une série de courts films d’animation (env. 1 minute) qui explique une expérience scientifique.  C’est charmant comme format.

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