Cordonnier mal chaussé…

Aimee Mullins (crédit: Inconnu).

Et bien, j’ai appris cette année qu’il y avait une Semaine québécoise des personnes handicapées.  Il faut bien l’être pour ne pas le savoir…

Je pourrais vous entretenir sur l’importance de l’intégration des personnes handicapées, sur leur valeur égale à titre de citoyen et bla, bla, bla, mais je ne le ferai pas.  Je veux plutôt partager avec vous les réflexions d’Aimee Mullins, championne olympique de course et fort jolie femme, sur le fait de vivre avec un handicap car je la rejoins à tous les égards.

Essentiellement, son propos se concentre sur ce que Boris Cyrulnik appelle la résilience, mais avec un accent sur l’impact du langage employé pour parler des personnes handicapées.  De plus, elle explique comment son handicap lui a permis de se réaliser comme peu de personnes et à quel point ce handicap a été une opportunité plutôt qu’une limitation.  À titre d’exemple, elle a été ambassadrice pour L’Oréal et a défilé pour Alexander McQueen.

https://ted.com/talks/view/id/769

Jolie femme inspirante.

Je la rejoins à plusieurs égards, mais notamment en ce qui à trait aux opportunités qu’ouvre le handicap.  Par ailleurs, j’ajouterais que le handicap tend à s’estomper aux yeux des autres à mesure que la personne se réalise et progresse dans sa vie.

Comme je le disais en 2007 à l’occasion d’une conférence donnée au séminaire annuel de l’Association des amputés de guerre: « de cacher son handicap c’est de se le cacher à nous même; le montrer, c’est le faire disparaître aux yeux des autres. »  Bon, il faut dire que je suis plus ou moins en faveur d’un recours extensif aux prothèses cosmétiques… mais là n’est pas mon propos.  Le malaise, le fait de se concentrer sur les limitations ou sur ce « complexe » – étendons la réflexion – rend la personne vulnérable en ceci que ce malaise se transpose aux autres.  Pour être heureux, pas le choix de vivre avec cette différence qui devient une caractéristique intrinsèque à la personne, qui devient un trait de sa personnalité, de sa particularité.

Aussi, comme le dit Mullins, les parents aussi doivent faire attention au langage qu’ils emploient pour parler du handicap de leur enfant.  Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont poussé à devenir autonome et à ne pas focuser sur mes limitations.  Thank God!  En retour, mes accomplissements ont été, pour eux, les jalons qui leurs indiquaient la route à suivre je présume.

Comme ma mère l’écrivais dans un article publié dans La Presse du 10 février 2007 à l’occasion du 100e anniversaire du CHU Mère-Enfant Ste-Justine:

Avec le temps, les grandes joies que j’ai connues avec mon fils ont cicatrisé ma tristesse, pansé ma colère et apaisé ma révolte »

– Louise Renaud

Au final, j’en viens à me questionner sur ce que « le handicap » a de si particulier comme différence pour qu’il mérite une semaine.

Billet tout personnel, mais Ô combien d’à propos en cette semaine. Dernière petite note, après avoir bénéficié des programmes et du soutien de l’Association des amputés de guerre, j’y contribue maintenant financièrement et vous encourage à faire de même.  Cette association est une autre de ses causes que je soutiens.

Une réflexion au sujet de « Cordonnier mal chaussé… »

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