Fils à maman

J’ai (enfin!) terminé la lecture de La promesse de l’aube de Romain Gary.  Cette lecture m’a été recommandée par cette même collègue et amie qui m’avait recommandé La solitude des nombres premiers.

Elle a (encore) misé juste avec ce livre!

Bon.  Je connaissais Romain Gary suite à la lecture de son ouvrage La vie devant soi; lecture obligée par ma prof de français dans une quelconque année du secondaire qui m’avait fort plu – le livre… mais aussi, probablement, la prof de français.  Cela étant dit, je connaissais un peu la prose de Gary, mais cette dernière m’a frappé dans cette promesse.

Grosso modo, c’est l’histoire – je pense assez autobiographique – de la relation ombilicale entre Romain et sa mère.  L’importance qu’a joué sa mère dans ses aspirations les plus profondes, ses souhaits, son courage, son énergie, sa force vitale.  Une belle histoire mère-fils qui m’a rejoint tout particulièrement.  Je pense même que ma collègue m’a fait cette recommandation de lecture à dessein*… reste à voir!

Romain Gary.J'aimerais bien avoir sa gueule dans quelques décennies.

Fils à maman.  Peut-être!  Mais ce bouquin fait ressortir toute l’importance et tout l’impact que peut exercer notre mère dans notre vie.  Bref, une belle histoire qui a fortement résonnée chez moi au point où, certaines des réflexions de Romain Gary, j’aurais pu en être l’auteur.

…Y aura jamais une autre femme pour t’aimer comme elle, dans la vie.  Ça, c’est sûr.

C’était sûr.  Mais je ne le savais pas.  Ce fut seulement aux abords de la quarantaine que je commençai à comprendre.  Il n’est pas bon d’être tellement aimé, si jeune, si tôt.  Ça vous donne de mauvaises habitudes.  On croit que que c’est arrivé.  On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver.  On compte là-dessus.  On regarde, on espère, on attend.  Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais.  On est obligé ensuite de manger froid jusqu’à la fin de ses jours.  Après cela, chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son coeur, ce ne sont plus que des condoléances.  On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné.  Jamais plus, jamais plus, jamais plus.  Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d’amour, mais vous êtes au courant.  Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu.  Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous les côtés, il n’y a plus de puits, il n’y a que des mirages.  Vous avez fait, dès la première lueur de l’aube, une étude très serrée de l’amour et vous avez sur vous de la documentation.  Partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu.

Je ne dis pas qu’il faille empêcher les mères d’aimer leurs petits.  Je dis simplement qu’il vaut mieux que les mères aient encore quelqu’un d’autre à aimer.  Si ma mère avait eu un amant, je n’aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine.  Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants. »

Ce bouquin est un vibrant hommage aux mères qui donnent tout ce qu’elles ont à leur enfant.  Récit d’abnégation et d’amour inconditionnel, il met en mots ce que peu ose dire ouvertement par peur d’essuyer quelques railleries au passage.

Je ne pouvais voir le visage désemparé de ma mère sans sentir grandir dans ma poitrine une extraordinaire confiance dans mon destin.  Aux heures les plus dures de la guerre, j’ai toujours fait face au danger avec un sentiment d’invincibilité.  Rien ne pouvait m’arriver, puisque j’étais son happy end.  Dans ce système de poids et mesures que l’homme cherche désespérément à imposer à l’univers, je me suis toujours vu comme sa victoire. »

En fait, tout au long du récit, Romain Gary rend hommage à sa mère qui le voyait à la tête d’une grande armée, ambassadeur français, grand écrivain et j’en passe.  Rien d’impossible n’existait pour son fils.  Son fils était l’homme de la situation et elle lui faisait savoir.

Quelque chose de son courage était passé en moi et y est resté pour toujours.  Aujourd’hui encore sa volonté et son courage continuent à m’habiter et me rendent la vie bien difficile, me défendant de désespérer. »

En contrepartie, Romain a le sentiment, parfois, de ne pas avoir satisfait les grandes attentes de sa mère.  « Je m’en veux seulement d’avoir manqué de talent, d’héroïsme, de n’avoir pas su être que moi.  Ce n’est pas ça que j’aurais voulu lui offrir« .

Bref, je vous recommande fortement ce bouquin parce que chacun est un peu l’enfant de…

Et maman, c’est la raison pour laquelle je te l’ai offert en cadeau.

*En fait, j’en ai la conviction profonde car cette dernière était « scandalisée » d’apprendre que j’appelais ma mère à tous les soirs pour prendre des nouvelles et que j’allais souper chez-elle au moins une fois semaine!

Une réflexion au sujet de « Fils à maman »

  1. Il est vrai que l’amour d’une mère ne sera jamais comparable à l’amour que nous allons retrouver chez notre partenaire de vie. Et il vrai que t’a mère t’a aimé et t’aime encore inconditionnellement… Il est de même pour l’amour d’un père envers son fils ou sa fille… mais il est démontré d’une façon différente. Et même à mon age, je parle à ma mère à tous les jours… OK Internet aidant, je ne peux aller manger une fois semaine, mais être capable, je le ferais…

    Merci pour le résume du livre. Je suis sûr que ta mère va aimer.

    Papa xxx

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