
Richard P. Feynman, physicien partageant quelques ressemblances avec Sheldon Cooper de Big Bang Theory
Au mois de juin dernier, Brain Pickings partageait le discours sur l’intégrité scientifique prononcé en 1974 par Richard P. Feynman. Étant intéressé par la question de l’intégrité scientifique – après tout, je travaille en éthique de la recherche et aborde le sujet avec les étudiants et professeurs, les extraits ont retenu mon attention.
Je ne connaissais rien du personnage. Feynman?! Bof. J’ai pas pris le temps de le « googler » ou de le « wikipédier » non par paresse ou manque de curiosité, mais un manque de temps. J’envoie l’URL du billet à mes collègues puis je me fais la promesse d’écouter le discours (i.e. une autre ligne sur mon interminable liste de choses à faire/lire/écouter/essayer).
Toutefois, cette fois-ci l’histoire est un peu différente. L’un de mes collègues me répond que le gars est fort pertinent et que je devrais lire son autobiographie intitulée « Surely You’re Joking, Mr. Feynman! (Adventures of a Curious Character) » (Amazon.ca). Pendant mes vacances, j’en ai profité pour y jeter un coup d’oeil et, comment dire, m’y régaler.
Disons les choses crument, le gars est un esti d’brain! Bon, en plus d’être un physicien théorique (comme Sheldon Cooper), le type est un percussionniste de haut niveau, un dessinateur semi-professionnel et un perceur de coffre. Juste un exemple… il a été recruté pour travailler sur la première bomber atomique alors qu’il était dans le milieu de la vingtaine. Subversif et refusant de se plier aux conventions, il n’hésitait pas – selon ses dires – à confronter Einstein ou Oppenheimer. C’est probablement cette vivacité d’esprit et sa folle curiosité qui sont derrière l’obtention de son prix Nobel…
Bon. Il est un peu chauvin, mais je pense qu’il n’a aucune raison de jouer la carte de la modestie… ça sonnerait faux.
La lecture de son bouquin est facile malgré les références scientifiques. Le chapitre qui est de loin le plus intéressant est celui portant sur son passage à Los Alamos alors qu’il travaillait sur la bombe atomique. Mais c’est le chapitre portant sur ses talents de perceur de coffre-fort à Los Alamos. Imaginez… déjà il était perçu comme un « spécial », en plus il était capable d’ouvrir les classeurs contenant les dossiers top secret expliquant comment enrichir l’uranium ou comment créer le « core » de la bombe atomique. À travers cela, des petites histoires dans des bars de danseuses, ses frasques quand il acceptait de participer à une conférence dans une école, son refus des conventions mathématiques, son mépris pour les philosophes, etc.
Bref, j’ai adoré la lecture de son autobiographie et compte lire ses autres ouvrages. Non seulement est-il un personnage inspirant, mais il donne le goût de tout déployer pour faire de quoi de constructif de sa vie et d’essayer de penser hors des sentiers battus.
Pour finir, en écho à son allocution sur l’intégrité scientifique qui constitue son dernier chapitre, je vous invite à écouter cette chanson de Gainsbourg.
« He fixes radios by thinking ! »
Merci pour la lecture :)