Titre nul, je sais.
On parle beaucoup par les temps qui courent des gaz de schiste. J’ai vu le film GASLAND après qu’un ami me l’ai recommandé. Je suis aussi distraitement la question dans les médias. Mon point de vue est pas encore très clair sur la question – qui, d’ailleurs, n’est pas un enjeu sur lequel je détiens une quelconque expérience et connaissance – à part que si cette exploitation est pour ruiner la nappe phréatique et empoisonner, littéralement, la vie de mes concitoyens… ben, c’est peut-être pas une bonne idée.
Mon billet est composé de deux temps. Le premier, un garochage pêle-mêle d’articles sur la question, notamment la lettre qu’une connaissance, Miguel Tremblay, a publiée dans Le Devoir. Le second sera la présentation sommaire du photographe Edward Burtynsky dont j’ai pu apprécié le travail lors de mon passage à New York à l’automne 2009.
Gaz de schiste: le débat
Qu’est-ce que le gaz de schistes? L’Office national de l’énergie a rédigé un document qui me paraît bien résumer la question. Le PDF est disponible ici: L’ABC DU GAZ DE SCHISTES AU CANADA
L’extraction de ce gaz pollue. Pollue beaucoup en raison du processus nommé « hydrolic fracturing ». Ici, une petite vidéo explicative.
Le documentaire GASLAND (2010) du réalisateur John Fox est éloquent à cet égard.
Miguel Tremblay, l’un des coauteur du blogue Ptaff, a publié une lettre dans Le Devoir à ce sujet. Extrait:
Les conséquences de cette extraction sur l’environnement ne sont pas connues, comme le prétendent et le répètent les ministres concernés du gouvernement du Québec. Et ce n’est pas un hasard ou faute de temps si elles sont inconnues: c’est grâce à un copinage avec l’administration américaine dans les années 2000, qui mena à un blocage systématique des études sur les impacts de l’exploitation des gaz de schiste. […]
Les sociétés ont peur du pouvoir de réglementation qu’a le gouvernement. Elles savent qu’une fois en place, elles n’auront par la suite que peu de recours, sinon la persuasion. On assiste donc présentement à une frappe préventive des sociétés gazières. »
L’industrie pétrolière « caught on pic »
Avant de parler du photographe Edward Burtynsky et de sa série intitulée Oil, je vous invite à écouter la présentation qu’il a faite dans le cadre des conférences TED
J’ai eu l’occasion de voir cette série dans une galerie. Les photos sont imprimées en très grand format ce qui nous permet d’apprécier l’étendue débile des paysages qu’il capture. Je vous laisse sur trois de ces photographies.
En arrivant chez-moi hier soir, je constate que la revue Canadian Art présente, à la une, la nouvelle série de ce photographe portant sur le déversement de pétrole dans le golf du Mexique. La journaliste Sarah Milroy nous propose de suivre le photographe et l’expérience qu’ils ont vécu en documentant cette catastrophe environnementale. Extrait:
We love oil, and oil is killing us. Six months earlier, back in Toronto, Burtynsky had said to me: “Like all animals, human beings have always taken what they want from nature. But we are the rogue species. We are unique in our ability to use resources on a scale, and at a speed, that our fellow species can’t.” Greed, he said—the rampant pursuit of comfort, ease and sensory gratification—is part of our primal nature. But mankind is also endowed with reason. Which side will prevail? […]
We talked, too, about the paradox of his shooting environmental catastrophes while flying around in airplanes and driving in cars, and using toxic chemicals in the photo-processing lab he owns in Toronto. We are in the grip of “collective cognitive dissonance,” he said, making excuses and engaging in “myside bias” to appease our guilt. He’s planning to buy more land to protect some Ontario forest, in an effort to offset the carbon footprint of his peripatetic lifestyle, but it doesn’t really solve the problem. Like the rest of us, he’s enmeshed in these conundrums. […]
Most important, though, was the revelation of what no television camera can really help us to apprehend: the magnificence and scale of these marshes and the pristine, sparkling Gulf of Mexico, upon which hundreds of drilling platforms now sit like waterbugs, scattered as far as the eye can see. One can’t register the scale of catastrophe without first taking the measure of the innocence and beauty of what has been lost. Burtynsky’s pictures help us to feel that.
Pour voir ces nouvelles photos, quelques-unes se trouvent à la Nicolas Metivier Gallery.