Je suis du type jeans-/t-shirts/veston. Quand j’achète des souliers, c’est pour le confort et je les porte jusqu’à ce que la semelle soit lisse. Bien sûr, je revêts le complet-cravate à l’occasion. Bref, j’ai rien du fashionista ou du « fashion victim. » Pourtant, l’univers de la mode me fascine.
La première fois où j’ai regardé un défilé, c’était à Musique Plus il y a de cela plus de 10 ans. J’écoutais The Prodigy à l’époque – j’ai changé! – et le groupe faisait une performance pendant un défilé de mode. Le clash des styles m’a marqué.
La mode et ses acteurs
Je trouve cet univers fascinant; fascinant en raison du caractère stéréotypé de ses protagonistes, mais aussi en raison des fractures de classes qui constituent le tissu même de cet univers. Les designers créent des pièces qui ne seront probablement jamais portées, les critiques commentent, les rédacteurs en chef publient les images des défilées pour qu’en bout de piste le simple consommateur de la classe moyenne puisse trouver une adaptation beau-bon-pas-cher à son magasin grande surface. Et à l’intérieur même de cette chaîne, il faut compter les innombrables artisans et couturières qui, dans l’ombre, fabriquent la mode. La haute côtoie la classe moyenne. La tête est dépendante des mains.
DOUBLE BEURKKKK !! C’est quoi ce truc ??? Une fille de 12 kg avec des faux seins, une calvitie totale et 3 poils de cul en guise de barbe… HELP!!! » – The Satirialist
Comme je disais, les protagonistes de la mode sont des gens stéréotypés. Pensons à Karl Lagerfeld, Anna Wintour, Donatella Versace, Coco Chanel, Yves Saint Laurent, etc. Ils ont tous une attitude et une esthétique qui permettent de les reconnaître rapidement. À cet égard, ils sont comme des personnes de BD: peu importe la saison, ils ne changent pas. Un joyeux paradoxe pour des gens dont le boulot est précisément d’inventer une nouvelle garde-robe deux fois l’an!
La beauté
Ce qui me plaît aussi dans l’univers de la mode c’est la beauté qui y est omniprésente, ou presque (cf. photo ci-haut). Les femmes sont belles quand elles ne sont pas rachitiques, les « catwalk » sont souvent grandioses (p. ex. Chanel), les gens sont dans le vent, etc.
En fait, je crois que mon intérêt pour cet univers tient à sa proximité avec l’art. La limite est ténue entre mode et art visuel quand on pense à l’intégration de l’art abstrait à la mode. Par exemple, pensons à la robe d’Yves Saint Laurent inspirée de Piet Mondrian (1965), la robe Pollock crée par Mike Bidlo (1982) ou encore la robe faite live au spray paint par Alexander McQueen (1999) (voir vidéo ci-bas, à partir de 37 secondes.)
J’ai un faible pour le jeu des couleurs. Par conséquent, l’utilisation qui est faite de la couleur en mode résonne chez-moi comme celle qu’en font les plasticiens comme Guido Molinari, Barnett Newman, Claude Tousignant.
Pour mieux comprendre
2009, 25 décembre au matin, fatigué de la veille, je bois mon café tranquille dans le salon chez ma mère. Je zappe sans but précis. Puis je tombe sur un documentaire diffusé à TV5 intitulé Signé Chanel (2005) où l’on présente le quotidien de la maison de haute couture, en particulier la relation entre le designer, Karl Lagerfeld, et les couturières. Le documentaire est une succession de plan sans narration (ou presque) où l’on découvre cet univers. Je vous recommande fortement d’écouter ce documentaire. Suite à l’écoute, j’ai beaucoup plus de respect pour la haute couture et les prix (indécents) de leurs créations. Du pur voyeurisme sociologique.
Plus récemment, j’ai écouté The September Issue (2009) où l’on suit la rédactrice en chef de Vogue pendant la préparation de l’édition de septembre. Ici encore, du voyeurisme sociologique… mais avec orchestration. Chouette, une toune de Ratatat à la fin du film.
Les « critiqueux »
Pour finir ce long billet, je tiens à partager avec vous deux blogues. Le premier, The Sartorialist présente des photos prises de gens normaux qui ont du style. Il s’agit d’une idée bien chouette dans la mesure où elle met en valeur des gens ordinaires qui ont vraisemblablement l’oeil pour le beau et l’esthétisme en général. Le second, The Satirialist (je parie qu’elle a fait un jeu de mots avec le blogue The Sartorialist!), est un blogue francophone mis de l’avant par une femme qui travaille dans le milieu de la mode, mais qui critique les excès de ce milieu. Ces billets sont particulièrement hilarants, comme celui sur les bijoux en vermine!
Mot de la fin
Vouloir travailler dans ce milieu, je voudrais être talent scout comme dans le livre Au secours pardon (2007) de Frédéric Beigbeder.
Je viens tout juste de retrouver sur mon compte Twitter cette entrevue de Vice magazine avec Karl Lagerfeld. Fort intéressante.
http://www.viceland.com/int/v17n3/htdocs/karl-lagerfeld-369.php?page=1
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Je suis comme vous. Quand je fais du shopping, c’est le confort que je recherche avant tout et non une belle apparence. Je trouve que l’on est beau même sans tous ces artifices. Je trouve que ce mannequin est horrible. Jamais je ne voudrais ressembler à cela de toute ma vie. Au fait, vous connaissez des trucs pour se faire un peu de muscles?