J’ai découvert le plaisir de lire des aphorismes en lisant ceux d’Oscar Wilde alors que je n’avais même pas encore atteint la majorité. Depuis, j’affectionne ce type littéraire car il allie réflexion, blague, clin d’oeil, etc. Autrement dit, ça fait du bien à lire et c’est pas trop compliqué, rien de mieux après une journée à se casser la tête sur des publications arides.
Aujourd’hui, en plus d’Oscar Wilde, j’échange avec toi, Chérie, – vous croyiez que j’avais laissé tomber cette approche! – deux autres bouquins dans le genre.
Oscar Wilde
Le bouquin qui m’a marqué est celui de la collection Mille et une nuits (disponible pour la modique somme de 5.50$ chez Renaud-Bray). Quelques-uns des aphorismes qui me font sourire ou réfléchir:
Les femmes sont faites pour être aimées, pas pour être comprises.
Les questions ne sont jamais indiscrètes, les réponses le sont parfois.
Un homme qui ne pense pas par lui-même ne pense pas du tout.
Quel dommage que nous ne tirions les leçons de la vie que quand elles ont cessé de nous être utiles.
Mes affaires personnelles m’ennuient toujours à mourir. Je préfère celles des autres.
Le public est d’une tolérance magnifique; il pardonne tout, excepté le génie.
La conversation devrait aborder tous les sujets sans jamais se fixer sur un seul d’entre eux.
Ce receuil d’aphorismes en comporte plein d’autres tous aussi sublimes.
Serge Gainsbourg
Le livre Pensées, provocs et autres voluptes de Gainsbourg (ISBN: 9782253119418) est une incursion dans son univers un peu misogyne, misanthrope et alcoolisé. Moins comique et moins raffiné que celui d’Oscar Wilde, les aphorismes que propose Gainsbourg restent charmants et intéressants.
Le snobisme, c’est une bulle de champagne qui hésite entre le rot et le pet.
La connerie, c’est la décontraction de l’intelligence.
L’amitié est imbaisable et c’est là que je me fais baiser.
Chut! L’amour est un cristal qui se brise en silence.
La provocation est une cuirasse, la solitude une cotte de mailles. Me voilà bien protégé…
Voilà, son livre en contient des plus corsés que je n’ose pas diffuser…
Frédéric Beigbeder
Le dernier bouquin est plus épais car c’est un roman truffé d’aphorismes. Il s’agit de l’ouvrage L’Égoïste romantique.
Écris à la manière d’un journal intime, on y découvre Oscar Dufresne, un personnage fictif étrangement semblable à Beigbeder. Quelques passages qui ont retenu mon attention en révisant rapidement ce bouquin:
Après « J’irai cracher sur vos tombes » de Boris Vian, moi j’écrirais plutôt: « J’irai niquer toutes vos filles. »
Il y a des jours avec, et des mois sans.
… le seul moyen de ne pas choper la grosse tête, c’est de l’avoir toujours eue.
Pénélope a un téléphone qui vibre. Je me dis qu’il faudrait lui offrir un vibro qui sonne.
Les Don Juan sont sans imagination. […] Parce que l’on a beau changer de femme, on reste toujours le même homme, partisan du moindre effort. Rester demande plus de talent.
Les deux endroits où les gens qui applaudissent sont très cons: au cinéma et quand l’avion atterrit.
Essentiellement, ce roman est gorgé d’aphorismes notamment car c’était son intention. Il y fait référence en ces mots: « En commençant ce journal, je voulais être Oscar Wilde, mais quand je l’achèverai, je ne serai probablement devenu qu’une sorte d’Armistead Maupin hétérosexuel. »
Bonne lecture Chérie!
J’en prends bonne note.
Je raffole aussi d’aphorismes. Un de mes préférés : Georg Christoph Lichtenberg.
Un peu plus rares à trouver par contre. Si tu as la chance de mettre la main là-dessus, tu vas t’amuser.
Parfait, merci. J’en prends bonne note.