Découvrir les Sopranos 10 ans après tout le monde, c’est un peu plate, mais ça permet d’écouter toutes les saisons en quasi-rafale pendant une année. C’est ce que j’ai fait cette année. Je dois me rendre à l’évidence, les gens avaient raison, cette série est vachement bien faite.
Est-ce que c’est juste une histoire de mafieux véreux qui se tirent dessus? Non. En fait, ce qui est fascinant de cette série c’est la réflexion qui s’en dégage sur la famille au sens général et particulier. Cependant, ce qui a retenu mon attention pendant toutes les six saisons, c’est la question qui traverse l’ensemble de la série: qu’est-ce qu’être un homme.
En effet, ça peut paraître surprenant, mais je crois vraiment que l’essence de cette émission tient à cette seule et unique question.
Je n’étayerai pas ma thèse pendant des dizaines de milliers de mots – vous m’en serez reconnaissant. À travers les 86 épisodes, on voit les personnages principaux – majoritairement des hommes – se questionner sur leur rôle comme père, comme oncle, comme fils, comme ami, comme collègues d’affaires, comme maris, comme amants, etc.
À d’autres moments, on explore les tensions entre les rôles concurrents de ces mêmes hommes entre-eux. Comment être loyal à son ami alors que l’on convoite sa femme? Comment être à l’aise d’avoir un ami gai dans un milieu machiste au-pas-possible? Comment agir comme modèle masculin pour des enfants dont le père est disparu?
Au final, aussi truands et « hard » soient-ils, les personnages des Sopranos sont à la quête de la « vie bonne ». Autrement dit, ils se posent tous ces questions existentielles: Que dois-je faire pour que ma vie soit bonne et comment sais-je que ma vie est bonne? Quelles valeurs dois-je endosser (p. ex. loyauté, honnêteté, transparence, la famille, etc.)? Qu’est-ce qui est plus important ? L’argent? Les femmes? Les aventures? La famille? La santé? La réputation? La mafia? L’honneur de ses ancêtres? Le jeu?
Seul bémol à toute la série: le placement de produit. Ça pue le placement de produits dans l’ensemble de la série. Nestle, Coca-Cola, Heineken, Porche, Mercedez, etc. Je vous assure, c’est malhabilement fait et c’est un peu dérangeant.
Au final, je vous recommande cette série sans l’ombre d’une hésitation. La progression des personnages aura de quoi vous divertir pendant des heures. Et oui, j’ai terminé d’écouter cette série il y a un peu moins d’une semaine et j’ai encore la tête qui tourne après la finale. Sublime!
Pour étayer ma thèse…
Sur une autre note, le questionnement continuel sur la réalité d’être homme me fait penser à cette liste, rédigée par Esquire, des 75 choses qu’un homme devrait maîtriser. Parmi celles-ci, mes préférées sont (traduction libre):
1. Donner des avis qui importent en une seule phrase.
10. S’acheter un complet.
12. Montrer du respect sans être un lèche-cul. Respecter avec cet ordre, mais sans les mentionner : l’âge, l’expérience, les succès et la réputation.
19. Approcher une femme hors de sa « ligue ».
29. Comprendre la physique quantique assez pour accepter qu’un 25 cents, à un certain moment, puisse passer à travers une table.
32. Décrire un vin en une seule phrase sans utiliser les termes fruité, boisé, sec, sucré, etc.
39. Savoir quand « splitter » ses cartes au Blackjack.
53. Parfois, kicker des culs.
60. Être loyal à au moins une marque de produit. »
Cette liste s’ajoute aux 25 habiletés que devraient maîtriser un homme.
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