Beth Cavener Stichter. Artiste versée dans la sculpture. De la sculpture qui dérange et qui trouble. Clairement pas le genre de sculpture jolie-jolie que l’on montre ostensiblement dans notre salon et qui peut être intégrée avec charme dans la photo de famille.
Mise en contexte, l’énoncé de l’artiste:
There are primitive animal instincts lurking in our own depths, waiting for the chance to slide past a conscious moment. The sculptures I create focus on human psychology, stripped of context and rationalization, and articulated through animal and human forms. On the surface, these figures are simply feral and domestic individuals suspended in a moment of tension. Beneath the surface they embody the impacts of aggression, territorial desires, isolation, and pack mentality.
Both human and animal interactions show patterns of intricate, subliminal gestures that betray intent and motivation. The things we leave unsaid are far more important than the words we speak out-loud to one another. I have learned to read meaning in the subtler signs; a look, the way one holds one’s hands, the tightening of muscles in the shoulders, the incline of the head, the rhythm of a walk, and the slightest unconscious gestures. I rely on animal body language in my work as a metaphor for these underlying patterns, transforming the animal subjects into human psychological portraits.
I want to pry at those uncomfortable, awkward edges between animal and human. The figures are feral and uneasy, expressing frustration for the human tendency towards cruelty and lack of understanding. Entangled in their own internal and external struggles, the figures are engaged with the subjects of fear, apathy, violence and powerlessness.
Something conscious and knowing is captured in their gestures and expressions. An invitation and a rebuke.
Ces sculptures sont trash. J’ai eu l’occasion de voir son exposition On tender hooks à la Claire Oliver gallery. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette artiste veut susciter les réactions chez l’observateur. L’une de ses pièces qui étonne – c’est le moins que l’on puisse dire, mes comparses et moi avons fait le saut puis avons tous lâché un « euh… des explications s’il vous plaît! » – est A rush of blood to the head. L’image parle d’elle-même. Voici l’explication: « The artist cajoles the viewer into looking at the darker side of the human condition by cloaking it in animal skin ».
Cette pièce est vraiment immense considérant que les chèvres sont grandeur nature.
Sinon, les autres pièces qu’elle présentait sont toutes aussi troublantes. Elle travaille sur des thèmes de la torture, la capture et la souffrance, du moins, c’est ce que j’en perçois. Ce n’est pas tant une artiste qui me plaît, car ses thèmes me rebutent, mais elle est parvenue à me faire vivre certains malaises devant ses sculptures comme celle où un lapin est « bolté » vivant sur le mur (plus haut) ou l’autre où la chèvre est ligotée vivante sur une machine à michoui (i.e. Humiliation by design, plus bas).
C’est l’horreur comme oeuvre et ça me répugne. Toutefois, je dois admettre que l’artiste est parvenue à ses fins et, pour cela, je lui lève mon chapeau et vous la fait découvrir. En regardant à nouveau ces sculptures, je me dis que ça doit ressembler à cela un cauchemar dans la tête d’Alice au pays des merveilles. Cela dit, je préfère les illustrations que Ralph Steadman a faites de ce récit dans son bouquin réédité en 2010.