Jeudi soir, j’ai assisté au spectacle de Patrick Watson au Théâtre de la Ville, à Longueuil. Retour en force après six mois d’absence sur les planches, il nous présentait une partie de contenu de son quatrième album – si l’on fait fi de sa collaboration avec Sevens Project – à paraître dans quelques mois.
Belle prestation, bon show, sublime musique. Le compte-rendu.
La première partie était assurée par Timber Timbre, un groupe de folk anglophone montréalais. Je ne connaissais pas, mais mon amie les avait déjà vu en show et m’avait annoncé que ce trio (chanteur, bassiste, violoniste) proposait une musique qui saurait me plaire. Et bien, elle avait vu juste. J’y ai trouvé des accents vieillots d’influence psychédélique et rock voire, parfois, soul. Bon, le chanteur fait des drôles de mimiques quand il chante, mais sa voix à quelque chose de captivant par sa rondeur et, quelque fois, par son articulation à la british. Le groupe sortira son cinquième album le 5 avril prochain. D’ici là, je vous invite à écouter Black Water.
Bon, revenons à Patrick Watson.
Accompagné par son guitariste, son bassiste, son drummeret quatre magnifiques violonistes et violoncellistes – a.k.a The Wooden Arms – , Patrick Watson parvient à créer une ambiance plutôt particulière quand, dans le noir, il commence à jouer au piano avec des LED au bout des doigts. À mesure que ces acolytes se joignaient au bal, ils allumaient leurs LED respectives.
Sympathique et sans prétention, Watson nous présente quelques de ses nouvelles compositions où les cordes occupent une place plus importante que dans son matériel connu. Le moment fort du spectacle est lorsqu’il nous offre Big Bird in a Small Cage acoustique où lui et ses musiciens se serrent contre un micro « style crooner » comme « dans les années 40 », dixit le chanteur. Le drummer utilise ses cuises et ses pieds pour rythmer cette magnifique chanson alors que les guitares sèches (basse et standard) permettent la mise en valeur de la voix superbe – il faut le dire – de Patrick Watson.
Sans prétention, il recommence une de ses nouvelles chansons par soucis de perfectionnisme. Disons qu’il parvient à préserver ce charme des gens qui, tout en étant professionnels et compétents, sont un peu brouillon.
Longue prestation de plus de deux heures, il s’agit de l’un des meilleurs spectacles que j’ai eu l’occasion de voir. La connexion qu’il parvient à établir avec les spectateurs est unique, incroyable. Par exemple, il corrige la présentatrice – superflue! – du théâtre qui demandait de ne pas prendre de photos en indiquant qu’il était à l’aise avec la prise de photo, mais qu’il nous demandait de ne pas enregistrer le spectacle afin de préserver la première impression de l’ensemble de son album à paraître. Peut-être est-ce l’attitude un peu gamine – il a l’air d’un flo! – d’enfant hyperactif ou ses mimiques me rappelant Joe Cocker qui le rend sympa? Je ne sais trop.
Il termine son spectacle après deux rappels sur une demande spéciale, la chanson Je te laisserai des mots, une chanson en français que je ne connaissais pas et qui est vraiment jolie. La voici.